Deuxième de ligue 2 de football, le club des rouges et blancs réalise l’une de ses meilleures saison de son histoire. Est-ce que cela suffira pour monter enfin à ligue 1 ?
Il faut remonter à la saison 1992-93 pour connaître le Nîmes Olympique en première division. Michel Mezy, directeur sportif, était allé chercher Laurent Blanc à Naples. Il avait appelé Didier Monczuk pour palier au départ d’Eric Cantona. Philippe Vercruysse avait signé un but de folie au parc des Princes face au Paris Saint-Germain de Ginola ou de Ricardo (victoire 3-2 des Nîmois). Depuis 25 ans, les supporters Nîmois n’ont pas eu le loisir de retrouver ce parfum de la ligue 1. Certes, il y a eu l’épopée en coupe de France en 1996. C’était la victoire en demi-finale sur Montpellier (1-0) avec un but historique de Ramdane. C’était la finale perdue contre Auxerre alors que les Nîmois évoluaient en National (division 3). Et enfin c’étaient les deux tours de coupe d’Europe la saison suivante avec le capitaine Antoine Di Fraya.
Presque réussie la saison dernière
Depuis la saison dernière, les inconditionnels du Nîmes Olympique se permettent à nouveau de rêver de ligue 1. L’équipe de Bernard Blaquart (entraîneur) et de Laurent Boissier (directeur sportif) a fini 6ème de ligue 2 à seulement 2 points d’Amiens, le 3ème club à l’époque qui évolue en ligue 1 cette saison. Il s’en est fallu de peu que les Crocos revivent un épisode en ligue 1. Le club a effectué 33 saisons au plus haut niveau depuis sa création. L’équipe de cette saison puise donc ses performances en 2016/17 et dans la solidité d’un groupe managé par le meilleur entraîneur de ligue 2.
Des signes encourageants
Cette saison s’annonce encore plus intéressante que la saison passée. Le Nîmes Olympique est actuellement second de ligue 2 avec 43 points et 2 points d’avance sur le 3ème le Paris FC. Le Nîmes Olympique s'est incliné 0-2 ce mardi 23 janvier chez l’autre club d’Ajaccio, le GFC. Umut Bozok (en photo ci-dessous avec le ballon) est actuellement le meilleur buteur de ligue 2 avec 16 réalisations à son compteur. Mais la saison n’en est qu’à sa moitié. "On a les poins pour se maintenir, on ne peut pas encore parler de montée même si on y pense" a déclaré l'entraîneur à nos confrères de Midi Libre. Il reste encore 17 matches à disputer avant la fin de la saison et surtout avant la dernière rencontre durant laquelle Reims (actuel 1er) recevra le Nîmes Olympique. Cette affiche a marqué l’histoire de la ligue 1 des années 50 à 70.
En 1971, c’est un certain Kader Firoud qui est désigné meilleur entraîneur de ligue 1. C’est le fameux style nîmois « la grinta ». Il se définit comme un football total avec un grand engagement physique pour ne pas dire « dur sur l’homme ». Ce style est cher à beaucoup de joueurs passés par le Nîmes Olympique comme René Girard ou encore Bernard Boissier, le père de Laurent Boissier, l’actuel directeur sportif. C’est lui l’héritier de ce style nîmois. Ce style est-il encore là ?
Du côté des supporters et des dirigeants
Côté supporters, il demeure une grande ferveur chez les clubs de supporters et les nostalgiques de la grande époque. N’avez pas entendu en ville : « il y a un vrai public pour le football à Nîmes » ? Difficile alors de comprendre pourquoi le dernier match : Nîmes – Châteauroux du samedi 20 janvier à 15 h n’a réuni que 7 196 spectateurs. L'horaire était pourtant idéal pour un public familial. La faute à l’augmentation soudaine des prix en 2018 (par exemple + 6 euros en tribune sud avec un billet à 15 euros) ? Le match était retransmis sur BEin sport également. L’affluence au stade des Costières ne semble pas être comparable à celles de son passé. Le public nîmois réagit essentiellement dans les moments clés.
Un stade vieillissant, pas adapté pour la Ligue 1
Enfin côté dirigeants, c’est Rani Assaf qui assure la présidence. Le directeur technique et responsable du réseau Free développe des relations compliquées avec l’association «Nîmes Olympique» qui gère la partie amateurs et le centre de formation. Et avec les supporters, le président est en délicatesse sur la question du nouveau logotype du club. Dans le cadre d’une éventuelle accession en ligue 1, il faudra un autre budget que les 8,5 millions actuels (12ème budget de ligue 2). Le président exige d'avoir les mains libres sur l’exploitation du stade en décrépitude en le rachetant à la ville. Mais c’est encore une autre histoire car il faut d’abord que le Nîmes Olympique monte en ligue 1. C’est le secret espoir de beaucoup de nîmois, fiers de leur ville. Ils rêvent d’en découdre avec le voisin outre Vidourle.
Jérôme Puech
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